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Dans les pas d' « Emily in Paris »

Et au milieu coule une rivière, la Seine. « Le monde entier aime Paris, sauf les Parisiens, plaisante Paulo Fernandes, DG des agences Sotheby's Paris Ouest. Plus que jamais, une clientèle américaine aisée, armée d'un solide budget, rêve de s'offrir un pied-à-terre de caractère dans la Ville Lumière. » En rappelant, si besoin était, que le berceau des derniers Jeux olympiques est aussi le théâtre si romantique des aventures de Lily Collins, alias Emily Cooper, l'héroïne de la série télévisée à succès de Netflix, Emily in Paris. « Histoire, culture, art, mode, gastronomie... Paris sera toujours Paris. La plus belle ville du monde ! vante Marie-Hélène Lundgreen, directrice de  Belles demeures de France, filiale internationale de biens premium du groupe  Daniel Féau. Son savoureux cocktail explosif fait mouche auprès des ressortissants américains, notre plus gros bataillon de prétendants dans la capitale résidant hors de nos frontières. »Par ailleurs, il faut signaler la perte de vitesse du concurrent immobilier londonien, dont les prix ont sévèrement chuté en raison d'une fiscalité désormais moins avantageuse. « Républicains, démocrates, la fracture politique de la société incite les clients américains à se tourner vers la carte postale... tricolore et les plus belles adresses parisiennes, qui, faute de nouvelles constructions, garderont leur valeur patrimoniale au cours des cent prochaines années », garantit Alexander Kraft, patron du réseau Sotheby's Immobilier dans l'Hexagone. Un avis que partage Jean-Claude Annaert, DG du groupe Michael Zingraf: « Force est de constater que, comme les plus beaux biens de la Côte d'Azur, les pépites parisiennes sont relativement épargnées par les baisses de prix constatées ces trois dernières années dans le parc immobilier de notre pays. »

Vice-présidente France et Monaco du réseau d'agences Coldwell Banker, très présent aux Etats-Unis, Vanda Demeure est formelle : « À l'instar de ressortissants d'autres pays (Moyen-Orient, pays de l'Est, Inde, Chine...), acquérir un joli pied-à-terre à Paris pour un Américain est un achat plaisir dans une ville qui vit vingt-quatre heures sur vingt-quatre, douze mois de l'année, mais aussi un puissant marqueur de réussite sociale et financière. »

Sur le terrain, une étude à la loupe montre que tous les arrondissements ne sont pas logés à la même enseigne dans les recherches immobilières de résidences secondaires destinées à être occupées quelques mois ou seulement quelques semaines par an, notamment pendant les fêtes religieuses (Noël, Pâques) et durant les mois de vacances d'été, quand les Parisiens désertent leur domicile. « Rive gauche, les demandes de pied-à-terre se concentrent surtout vers les 5, 6 et 7 arrondissements (Panthéon, jardin du Luxembourg, Odéon, Saint-Germain-des-Prés, musée d'Orsay, berges de Seine). Parquets, moulures, cheminées... Les immeubles de caractère les plus convoités doivent cocher de nombreuses cases. Et c'est bingo quand on propose la fameuse "vue Aristochats" sur les toits de Paris ! » indique Julien Meguidech, directeur de l'agence Varenne de la place Saint-Sulpice.

Cachet et climatisation. Les rez-de-chaussée et les premiers étages sont généralement boudés, sauf lorsqu'il s'agit de l'étage noble d'un immeuble Directoire, avec boiseries d'époque, beaux volumes et grande hauteur sous plafond. Côté rive droite, les ruelles du vieux Paris ne sont pas en reste. « Sur l'ile Saint-Louis et celle de la Cité, aux abords de la place des Vosges et du village Saint-Paul, où tout peut se faire à pied ou en vélo, chaque pas de porte raconte une histoire, ce dont raffolent les Américains, qui plébiscitent cependant la présence d'ascenseur et de climatisation », relève Caroline Baudry, directrice de l'agence Barnes du Marais. Pour son confrère Johannes Letu, patron de l'agence Wagram Sotheby's Paris Ouest: « Contrairement aux Californiens, assez show-off, beaucoup de New-Yorkais se moquent de devoir monter quelques étages à pied avec leurs valises, comme le fait d'ailleurs Emily Cooper lorsqu'elle grimpe jusqu'à son petit nid de la place de la Contrescarpe. » Tous les agents immobiliers s'accordent sur ce point : les appartements clés en main (turn key), et la forte prime qu'ils génèrent, connaissent un éclatant succès. « Hormis ... l'installation d'une climatisation, lorsqu'elle est souhaitée - ce qui est souvent le cas -, nos clients américains ne veulent surtout pas s'embêter avec de longs et coûteux travaux de rénovation. Le temps, c'est aussi de l'argent ! Aussi, nous nous mettons en quatre pour leur dénicher des appartements joliment décorés par un architecte d'intérieur, dans lesquels ils n'ont qu'à poser leur brosse à dents », note Iris Tang, directrice d'agence Émile Garcin.

Mais le terrain de chasse s'étend parfois légèrement hors des traditionnels prés carrés touristiques. « Libérée des critères prioritaires tels que la proximité de bonnes écoles et de lignes de métro desservant le lieu de travail, la palette des pied-à-terre proposée aux clients étrangers est moins exigeante que celle qui concerne les résidences principales, analyse Nicolas Pettex-Muffat, DG du groupe Junot. Face à leur connaissance souvent limitée du Monopoly parisien, à nous de détricoter leurs envies et d'élargir le spectre des possibilités résidentielles. En faisant parfois un pas de côté par rapport aux spots les plus connus. » Un premier aperçu du bien en vidéo est proposé, suivi d'une visite physique grandeur nature, qui, elle seule, sera capable de restituer fidèlement l'âme d'un appartement, de son immeuble et de son quartier. Sans oublier la vue instagramable de la fenêtre ou du balcon.

Moins paillettes que le « triangle d'or » des Champs-Élysées, avec ses luxueux palaces et ses boutiques de mode, la colline de Passy, de la Muette au Trocadéro, réussit à tirer son épingle du jeu. « Un Français souhaitant s'installer à New York privilégiera le village de Soho aux bruyantes illuminations de Broadway... Aussi, dans cet esprit, proposons-nous à nos clients divers appartements, petits ou grands, qui permettent de s'immerger dans le quotidien de la vraie vie parisienne, dans des quartiers où les familles déambulent avec leurs enfants le long des rues ou dans les jardins, où il y a des bistrots, des restaurants, des commerces de bouche », souligne Roger Abecassis, président du groupe Consultants Immobilier. Et pour les plus fortunés, c'est la promesse de pouvoir jouir depuis la rue Raynouard, l'avenue Camoens ou les quais de Seine, d'une vue directe sur toute ou partie de la tour Eiffel, étincelant totem des JO de Paris 2024.

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