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Sibylle de Margerie

Sibylle de Margerie

Une certaine idée du luxe

Avec discrétion, la décoratrice enchaîne les projets à travers le monde, ambassadrice d’un art de vivre contemporain où le confort se conjugue à une douce féminité. Un livre célèbre aujourd’hui son style tout en nuances. Par Eric Jansen



Elle vient de livrer le penthouse de L’hôtel Mont Blanc à Chamonix, après avoir achevé Le Cœur de Megève... La montagne réussit bien à Sybille de Margerie. C’est en effet sur les sommets enneigés qu’en 2006 sa carrière s’est accélérée avec l’inauguration de l’hôtel Cheval Blanc, à Courchevel. Pour le palace des neiges voulu par Bernard Arnault, Sybille de Margerie imagine un vaste chalet résolument contemporain, chaleureux et coloré.




L'ambiance chaleureuse de l'hôtel Cœur de Megève



« Nous avons commencé par des choses assez classiques, puis nous sommes allés vers plus de modernité. Nous avons beaucoup joué sur les matières, comme le bois, la pierre, le cuir, la fourrure, et des finitions très soignées. Avec de petits clins d’œil « couture » comme les poufs en poulain orange et rouge dans les dressings... » Début d’une réflexion qui va devenir sa marque de fabrique : comment créer des univers confortables où le luxe est tout sauf ostentatoire. L’effet Cheval Blanc se fait vite sentir. Sybille enchaîne ensuite avec plusieurs chalets, mais son style à la féminité diffuse s’exprime aussi sous d’autres latitudes : elle part lifter le Old Cataract, à Assouan, aménage un complexe résidentiel de deux cent trente appartements à Dubaï, puis élabore pour Le Barthélémy, à Saint-Barth, « un luxe décontracté, très lin, paille tressée et bois flotté... » Entre temps, à Paris, elle s’est fait également remarquer en décorant le Mandarin Oriental. On l’appelle à Londres, Moscou, Tel Aviv.





Le luxe contemporain d'un hôtel particulier parisien



Les projets s’enchaînent et quand Sybille de Margerie se retourne sur sa carrière, elle réalise qu’elle va fêter les 30 ans de l’agence SM Design... Un parcours commencé avec les hôtels familiaux (la mère de Sybille est une Taittinger), puis qui s’est poursuivi avec la décoration de restaurants parisiens et de casinos. « Cela m’amusait car je pouvais y exprimer ma fantaisie. Ce sont des lieux où le décor doit être ludique. » Au fil des chantiers, la jeune femme fait ses preuves et gagne en notoriété. Jusqu’à la rencontre avec Bernard Arnault... Pour souffler ses bougies, pas de grande soirée, mais un joyeux cocktail avec les proches chez son ami Yannick Alléno. Et puis, un livre tout de même pour laisser une trace, même si elle a toujours fait preuve d’une grande discrétion. La préface est signée Hélène Arnault. Tout simplement. Mais au fil des pages, Sybille ne livre aucun autre nom, elle préfère parler couleurs, matières, émotions. Artistes et artisans y célèbrent aussi celle qui leur donne une grande liberté pour personnaliser ses intérieurs. Sybille aime le sur-mesure. Le fondement du luxe. Et comme elle n’a rien perdu de sa fantaisie, elle ose y glisser quelques surprises - couleurs audacieuses, œuvres d’art contemporain, clins d’œil poétiques ou humoristiques -, toutefois judicieusement dosées. Sa force est aussi de ne pas trop signer ses intérieurs, contrairement à certains de ses confrères. Année après année, Sybille marque son territoire en douceur.



Signé Sybille de Margerie, par Laure Verchère, éditions Flammarion

www.editions.flammarion.com / www.smdesign.fr
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