Propriétés le Figaro : Quel bilan dressez-vous de l'année 2017 ?
Charles-Marie Jottras - Président du groupe Daniel Féau : Un vent de confiance inédit semble avoir balayé l’attentisme, voire le pessimisme, qui sévissait encore ces dernières années, qu’il s’agisse de la clientèle française ou internationale. Le niveau des taux d’intérêt est certes très attractif, mais l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron a créé une dynamique inconnue depuis de longues années sur le marché.
PlF : Quelles ont été vos plus belles ventes ?
C-M.J : Nous avons effectué un nombre record de ventes présentées au-delà de 4 millions d’euros. Le marché des biens au-delà de 10 millions a aussi été actif, comme l’illustre une belle maison à Neuilly vendue au-delà de 18 millions.
PlF : Comment évoluent les prix ?
C-M.J : Le prix moyen au m² de nos ventes parisiennes s’est établi en 2017 à 13 301 euros/m², soit une progression de 6,82 % par rapport à 2016. Et plu-sieurs de nos ventes de très grand luxe ont été effectuées avec un prix supérieur à 27 000 euros/m². Le marché des appartements de 1 à 2,5 millions d’euros reste cependant le segment le plus fluide.
PlF : Quelles sont les grandes tendances ?
C-M.J : À la dynamique de la clientèle résidant en France, s’ajoute celle des résidents étrangers, de retour sur les biens de luxe: leurs acquisitions ont représenté, en 2017, 42% de nos ventes supérieures à 4 millions d’euros, contre 26% en 2016. Ces acquéreurs sont principalement originaires du Moyen-Orient, d’Europe et des États-Unis. La clientèle américaine a doublé par rapport à 2016. Les Russes ont quasi disparu et les Asiatiques sont peu nombreux, mais avec des budgets très importants. Nous n’avons jamais observé un volume d’achat, à Paris et dans l’ouest parisien, de Français résidant à l’étranger comparable à celui de 2017. Ces acheteurs viennent essentiellement de Londres et de Bruxelles ; la Suisse et l’Asie se partagent le reste des pays d’origine. Tous ces Français se réinstallant en France perçoivent un climat favorable à l’investissement et à l’entreprise, comme l’illustre la baisse de la fiscalité du capital. Compte tenu de la raréfaction de l’offre due notamment à l’impossibilité de construire à Paris ou à Neuilly, nous estimons qu’un achat dans ces villes prendra de la valeur sur le moyen à long terme.
PlF : Comment se profile l'année 2018 ?
C-M.J :
L’année 2018 devrait prolonger, peut-être en l’atténuant, la tendance observée en 2017. Nous ne voyons pas de conséquence majeure sur la fluidité liée à la création de l’IFI ; l’impact principal de ce nouvel impôt portera essentiellement sur la diminution du parc locatif privé.
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